samedi 7 juin 2014

Santa Cruz de la Sierra


C’est parti pour les visites !
Après avoir pris des renseignements et étudier des cartes, il est temps d’aller voir sur place les zones ciblées. Les buts de chaque étape est de comprendre les problématiques locales tout en étudiant le rôle de chaque institution.
Pour plus d’efficacité, il est bon de commencer par se rendre à la branche environnement de la gobernacion (ou préfecture), qui est le plus haut niveau départemental.
 Cela permet d’avoir une vision générale des enjeux tout en facilitant les contacts avec les institutions qui travaillent de près ou de loin pour la faune.
Ensuite, nous prenons contact avec ces dernières pour rencontrer physiquement un représentant afin de mieux connaitre les actions et ambitions de chacun tout en présentant notre projet.

1ère étape : DEPARTEMENT DE SANTA CRUZ

Santa Cruz de la Sierra est la ville la plus peuplée de Bolivie avec 1 600 000 habitants et le département est le plus grand du pays.
Malgré une très forte pression exercée sur la jungle dans ce département, il reste celui avec le plus de territoire protégé. D’une manière générale, Santa Cruz a plus de moyens et est en avance sur les autres départements quand on parle d’environnement. 

 


GOBERNACION :

J’avais rencontré Viviana Vaca Diez Kempff l’année dernière lors d’une réunion à La Paz. Cette dernière travaille à la gobernacion de Santa Cruz, c’est donc tout naturellement que j’ai pris contact avec elle. Elle a pu m’en dire plus sur la zone, la préfecture et ses actions. C’est également grâce à elle que nous avons pu rencontrer Raul Rojas, directeur de la Direction des Ressources Naturelles.
Il y a beaucoup de trafic dans la région. Une équipe de la gobernacion s’occupe de secourir les animaux des mains de trafiquants ou de propriétaires peu scrupuleux. Ils sont ensuite dirigés vers un centre de dérivation, qui évaluera leur état de santé et les soignera jusqu’à qu’ils puissent être transféré vers un refuge.
Ce modèle trouve sa limite par le manque d’espace des refuges et le manque de moyens des centres de dérivation. Devant le nombre de plus en plus grand d’animaux nécessitant de l’aide, les relâchers illégaux sont fréquents.

La préfecture est la première à avoir mis en place un numéro gratuit pour dénoncer des cas de trafic animal. Son programme de sensibilisation est bien développé. Citons notamment le festival annuel sur le thème de la biodiversité où des écoles viennent présenter leurs travaux dans des domaines comme le chant, le théâtre et bien d’autres.


Merci à Viviana pour son aide et sa bonne humeur (Même perdus sur un chemin de terre digne d’un grand huit ou quand l’eau atteignait le capot de sa voiture).        


PARCS ANIMALIERS :

 Il est important de visiter les parcs animaliers des environs, voir  leur façon de travailler mais aussi savoir ce qui est proposé au public.

Trois parcs permettent de voir des animaux sauvages dans la ville :

Le zoo de Santa Cruz souffle le chaud et le froid, la grande volière et le serpentarium ont du mal à compenser les cages minimalistes des félins et de certains oiseaux. On peut également apercevoir quatre kinkajous, animaux nocturnes, dans une cage pas plus grande qu’un monospace. Il y a peu voire pas de sensibilisation ici. Malgré tout, le prix d’entrée très bas en fait un lieu populaire et très fréquenté.
Pour l’anecdote, il y a des paresseux en liberté dans le zoo, nous en avons vu un faire une chute de 5 mètres pour atterrir sur des marches en bétons. Plus de peur que de mal à priori, l’animal grimpant un arbre après avoir été déplacé par un soigneur.

 
 



Avec le Biocentro Guembé on change de catégorie. Il s’agit plus un complexe touristique de luxe qu’un parc animalier. Mais à côté des 3 piscines et du musée on trouve la plus incroyable volière qu’il m’ait été donné de voir (2500m carré et 30m de hauteur). Leur serre à papillons vaut également le détour, le travail très sérieux qu’ils effectuent avec les papillons est très intéressant et a fait naître l’idée d’une section dédiée à ces insectes dans notre futur centre.
Adriana, la vétérinaire qui nous aide dans notre projet a travaillé au Guembé, ce qui nous a ouvert plus facilement les portes et nous a aussi évité de payer le prix d’entrée élevé :)

 





Ivaga Guazu offre des visites guidées éducatives de leur parc. On peut y voir des singes et des oiseaux, certains en semi-liberté mais ce centre est plus spécialisé dans les plantes. Malgré des conditions limites pour certains animaux, l’initiative éducative est efficace et importante. C’est suffisamment rare pour être souligné. 





CONTACTS :

En tant que plus grande ville, Santa Cruz se partage les bureaux d’ONGs et associations avec la ville de La Paz. Nous avons donc pu nouer contact avec diverses institutions.

 
La fondation Noël Kempff Mercado, œuvre à la conservation de la biodiversité et plus particulièrement à celle de l’ara canindé. Thémiselva se félicite ‘d’avoir mis en contact cette fondation avec un projet Costa Ricien spécialiste des aras.
Les axes de travail de la fondation Simon Patino sont la promotion culturelle et l’éducation, notamment concernant la biodiversité.
 
Alfonso Llobet de la WWF nous a fait l’honneur de partager son expérience. Ce spécialiste des caïmans privilégie toujours les solutions pratiques. Cette conversation sur un ton plutôt informel fut extrêmement  enrichissante.
Fauna bolivia est un projet qui, tout comme Ser Fauna, récupère les animaux victimes du trafic et les soigne avant de les transférer vers les meilleures conditions d’un refuge. Ce sont les centres de dérivation. 

      

CONFERENCE :


Thémiselva a eu l’heureuse surprise d’être invité par la Gobernacion à une conférence sur le trafic animal. Parmi les invités, toutes les institutions travaillant avec les animaux mais aussi la Police Nationale, La poste, l’université et d’autres organisations ayant un rôle à jouer pour lutter contre le trafic.

La DGB, organisatrice de l’évènement, a effectué des présentations sur les lois en vigueur et sur l’organisation du trafic. Nous y avons entre autre appris quelles espèces étaient le plus trafiquées et les méthodes des trafiquants.

Travaillant dans des refuges animaliers, j’avais une bonne idée sur le sujet mais je ne savais pas à quel point les plantes et les insectes pouvaient être touchés, notamment pour satisfaire la demande de collectionneurs européens. 




Certains animaux comme les tatous souffrent des coutumes locales. Pour le carnaval, la tradition est de danser avec une matraque portant à son extrémité un pauvre tatou disséqué. D’autres, vivants ceux-ci,  sont vêtus suivant le folklore local et brandit lors de danses. Pour un animal dont la carapace sert à fabriquer des instruments de musique, le tribut est lourd à porter…
Un autre fait marquant, le prix d’un perroquet en « première main » : entre 20 et 50 centimes d’Euros. A savoir que plusieurs espèces valent des milliers d’Euros sur notre continent. Sacré plus-value pour les trafiquants…   



 




 

 CONCLUSION :


Santa Cruz est un département qui se bouge sur le thème de la conservation de l’environnement.
Même si nous savions Santa Cruz en avance, nous avons été agréablement surpris. Un effort particulier est fait sur la sensibilisation et sur la lutte contre le trafic.
On trouve aussi dans la ville beaucoup d’institutions travaillant à la conservation animale, qui pourrait nous appuyer dans notre projet. D’une manière générale, j’ai ressenti une vraie volonté d’avancer chez la grande majorité de mes interlocuteurs.

Dans les points négatifs, la vie plus chère ici que dans les autres régions de Bolivie et il faut s’éloigner significativement de la ville pour trouver une véritable jungle, laquelle est sous pression à cause de l’industrie du bois qui ne fait que progresser. De plus, la région à la frontière Brésilienne est réputé dangereuse.

 

 


PROCHAIN ARTICLE : TRINIDAD ET COCHABAMBA!!


Grégory Legrand pour THEMISELVA

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