mardi 18 mars 2014

Centro de rescate Taricaya 2




Pour la deuxième moitié de notre séjour à Taricaya, nous avons participé plus activement aux études de terrain. Ces études sont parties intégrante du projet et il est important de combler le manque d’informations à propos de l’écosystème local.
Project abroad recrute et organise les professionnels de manière originale. Chaque biologiste s’occupe d’un secteur en fonction de sa spécialité mais il doit aussi organiser des activités pour les volontaires voire prendre
des responsabilités importante dans le refuge.

   Par exemple, Rachel, l’ornithologue du centre, est aussi coordinatrice des volontaires. De plus, il n’est pas rare de la voir donner un coup de main pour porter des sacs de sable ou toute autre activité. Ici, les biologistes ont l’opportunité de travailler dans le domaine qui les intéresse, dans un lieu à la biodiversité riche. Mais ils sont également partie intégrante de la vie quotidienne du refuge avec les volontaires.




Études sur les oiseaux :

Pour étudier la faune aviaire locale, Rachel utilise l’observation et le baguage.
Pour l’observation, 2 plateformes ont été placé à des endroits clé. L’une de 10 mètre de haut et l’autre de 90 mètres !! Monter là-haut n’est pas de tout repos et je suis bien content de ne pas avoir participé à la construction de cette plateforme, ni du pont suspendu :)
Ainsi perché, il est possible d’observer les perroquets et toucans entre autres, que l’on entend du sol mais qui sont difficiles à apercevoir. 



 

L’autre méthode pour recenser les espèces est le baguage. Avec Adriana, nous avons eu la chance de participer à une session. Pour cela, il faut se lever à 5h du matin pour une introduction et le remplissage des papiers officiels. L’activité de baguage est réglementée, il faut une formation pour l’encadrer car les résultats sont des données scientifiques, pas de place à l’erreur. Il existe un modèle commun pour tout le continent américain afin de simplifier la transmission et la lecture des données.
  Après, il est temps de déplier les filets installé la veille dans des lieux stratégiques. Les filets font environ 10 mètre de long et 2 mètres de hauteur, posé à une trentaine de centimètre du sol.
On effectue ensuite des rondes toute les heures pour vérifier si un oiseau s’est pris dans l’un de nos 10 filets.  

Lorsqu’un oiseau est attrapé, on le retire méticuleusement puis on le place dans un sac jusqu’au lieu où l’on va l’étudier. L’oiseau est identifié, sexé, pesé, mesuré, ausculté et bagué si c’est une première capture. Une photo de son aile, une autre de tout son (meilleur) profil et on peut le libérer.
Grâce au baguage, on peut en savoir plus sur le comportement des espèces à partir des animaux recapturés. Par exemple si un oiseau est capturé au même endroit plusieurs fois on peut deviner qu’il est avec un territoire réduit.

Ce jour là, nous avons attrapé 8 oiseaux dont 2 étaient déjà bagués. Les autres ont une nouvelle bague au code unique sur le continent, à part le colibri, dont les pattes sont trop petites pour y poser une bague.



 
 


 Adriana relâche un colibri

 
On n'attrape pas que des oiseaux! Aussi des abeilles ENORMES





Etudes des insectes :
En arrivant, j’en savais très peu sur les insectes, faute de m’être réellement penché sur le sujet. Aujourd’hui, grâce à Salvador, biologiste espagnol, j’ai vraiment envie d’apprendre. Son enthousiasme dès que l’on parle des insectes est contagieux. Il nous a fait découvrir ce monde passionnant, à travers des sorties dans la jungle et grâce à sa collection de plus de 400 espèces.

 

Il est très difficile d’identifier ces animaux, il existe peu d’études et d’informations sur les insectes d’Amazonie. Le sujet est très vaste et s’il est facile de trouver un livre sur les papillons du machu picchu, il n’existe pas d’ouvrage pour savoir quelle est cette espèce de blatte que l’on a trouvé dans la jungle et qui ressemble beaucoup à d’autres blattes de la région. C’est un travail méticuleux, rendu encore plus difficile par le manque de matériel, le laboratoire de Salvador restant basique et à des années-lumières des standards des laboratoires des grandes universités.

 












Le but de Salvador est d’écrire un livre sur les insectes de la région. Il m’a donné énormément d’informations et de documents pour me lancer dans ce vaste domaine qu’est l’entomologie et mieux encore, il m’a transmis cette passion pour ce monde que je ne connaissais pas.

Voir l’album photo des insectes ICI


News du refuge et des animaux cités dans le précédent article :

Les nouvelles sont bonnes pour tout le monde, la blessure du tapir n’est plus qu’un souvenir et le jeune ocelot est de plus en plus indépendant.
 Concernant le tamandua blessé par des coups de machettes, il est en forme malgré ses nombreuses plaies. Certains jours il est très agressif et il est impossible de lui donner des soins car ses griffes sont très puissantes et dangereuses. Alors qu’on tentait de le faire manger à travers les mailles du grillage, il a attrapé le plat en métal et y a fait un trou comme si c’était du plastique… et dire que j’ai parfois du mal à ouvrir une boite de conserve :)
La vétérinaire du centre veut attendre que les plaies se referment un peu plus et le relâcher car il supporte mal sa captivité. La perte de son œil n’est pas tellement handicapante car ces animaux n’ont pas une bonne vue. Il sera donc remis en liberté avec un collier émetteur pour le suivre et contrôler que tout se passe bien.


Nouvelles arrivées 

Le centre a accueilli un bébé tamandua. Il est toujours difficile d’intéresser un  fourmilier en captivité à sa nourriture sauvage, lui décime déjà les termites qu’on lui donne. Un bon signe pour un éventuel relâcher.



Un nouveau singe araignée est également arrivé à Taricaya. Il a été placé avec une jeune adulte en convalescence après une fracture de la jambe. Les prémices d’un nouveau groupe ?


Observation de la faune sauvage : 

Etre dans la jungle permet de voir des animaux dans leur milieu naturel. Il est toujours intéressant d’observer leur comportement pour mieux travailler avec ceux en captivité ou encore pour avoir une meilleure connaissance de la jungle.
Nous avons eu la chance de voir de nombreuses espèces de primates : des singes nocturnes, des capucins, des singes écureuils ou encore des tamarins. Beaucoup d’oiseaux également, des grenouilles, des lézards, des serpents…

















Conclusion : 

Notre visite à Taricaya n
ous a permis de voir un nouveau modèle de refuge animalier, régit par une grande compagnie d’écovolontariat. Nous avons pu en savoir plus sur le programme de libération des singes araignées et participer à des études de terrain. Il est également très enrichissant d’avoir échangé avec les biologistes du projet, ils ont été très accueillant et sont de bons contacts pour le futur. 





vendredi 7 mars 2014

Centro de rescate Taricaya 1

Depuis La Paz, prochaine étape : le centre Taricaya au Pérou, à coté de Puertomaldonado.
Pour y arriver, premièrement 6 heures de bus jusqu’à Puno, attendre 2h puis 1h de bus jusqu’à Juliaca, attendre 1h puis 15h de bus assorties de 6h d’attente et enfin 2h de bateau.
Adriana, la vétérinaire de la Sendaverde qui va maintenant travailler au zoo de La Paz m’accompagne pour cette étape. Pour économiser quelques Soles (monnaie locale) nous avons choisi le premier prix lors du trajet de 15h. Résultat : impossible de bouger les jambes et d’ouvrir les fenêtres, chaleur étouffante, des poulets dans le bus…
Après ça, quelle joie d’arriver à Taricaya et de retrouver la jungle !






J’ai choisi de passer quelques temps dans ce centre surtout pour leur programme de libération de singes araignées. Ils ont  relâché 2 groupes 
et les prochains sont d’ores et déjà planifiés.
De plus, ce projet fonctionne sur un modèle nouveau pour moi : Taricaya est une réserve et le refuge n’est qu’une partie de leur activité. Ils font également beaucoup d’études de terrain, notamment sur les oiseaux, les insectes et les chauves-souris. Le projet est régi par une grosse société spécialisé dans l’écovolontariat. Project abroad s’occupe d’une multitude de projet à travers le monde. Ils les financent et trouvent les volontaires. Ces derniers payent leur séjour et un pourcentage va à Project abroad.

Malheureusement, des inondations ont gravement endommagé le refuge et la priorité est donnée à la reconstruction en ce moment. A mon arrivée, les volontaires du centre avait été envoyé dans un autre projet et le staff était réduit de moitié. Toutefois, les premiers jours passés tout le monde est revenu et le centre, malgré la boue qui a remplacé la verdure, a repris son fonctionnement. 




Le tapir :

Nous sommes directement rentrés dans le vif du sujet ici. La vétérinaire étant absente, Adriana a donc dû s’occuper des animaux blessés et je l’ai assisté. Parmi eux, un jeune mâle tapir qui avait profité des inondations pour sortir de son enclos, les tapirs étant de très bons nageurs. Malheureusement pour lui la liberté a aussi ses risques. Il s’est fait attaquer par un félin. Il s’en est tiré avec une belle frayeur et des blessures sur le flanc qui ont nécessité des soins quotidiens.



Il a de plus fallu lui injecté des antibiotiques. Pour cela, nous nous sommes servi des seringues ??? et de la sarbacane. J’ai donc pu mettre a profit la formation sur le sujet de l’année dernière, une grosse cible à courte distance est surement le meilleur moyen de débuter:)





Le pauvre tapir a dû subir une dizaine de tirs en 5 jours mais après une semaine, la plaie s'est quasiment refermée. Maintenant, il va mieux et après avoir gouté a la liberté il aimerait la retrouver, il essaie de grimper sur le grillage de son enclos pour sortir. Malgré les risques encourus et sa mauvaise expérience, il nous montre bien que la place de l'animal sauvage n'est pas dans une cage...


L'ocelot :

Depuis peu, Taricaya a recueilli un jeune ocelot. Il a une cage dans la clinique mais nous avons demandé si nous pouvions le sortir dans une cage extérieur pour qu'il puisse découvrir l'air libre, les plantes, la boue...
Nous le sortons désormais environ 1h tous les jours, a la fin de la journée de travail. Après des débuts laborieux, il prend de plus en plus confiance. Le premier jour, il ne voulait pas s'éloigner de nous, il fallait marcher avec lui pour le voir se déplacer. Maintenant, il grimpe court et saute de mieux en mieux. Espérons qu'il puisse rester dehors toute la journée bientot.





















Le tamandua :

Peu après notre arrivée, un tamandua blessé a été acheminé au centre. Le pauvre animal a été trouvé mourrant dans la jungle par des locaux qui l'ont emmené chez le vétérinaire de Puerto Maldonado avant qu'il ne soit transféré a Taricaya.
On voit distinctement sur son corps les coups de machettes qu'il a recu et qui lui ont valu 40 points de sutures. Comment quelqu'un peut il faire ca??
Les premiers jours, il ne bougeait pas du tout, ne mangeait rien et se laissait soigner. Heureusement, il a repris des forces et se déplace maintenant dans sa cage, ce qui rend son traitement bien plus difficile...
Toutefois, avec un oeil en moins et des blessures si profonde, il n'est pas sur qu'il puisse retourner a la vie sauvage, croisons les doigts.




Divers :
Une grande partie des travaux actuels du centre concerne les réparations des dégats causés par les
inondations. J'ai aussi participé a une sortie en canoe dans une partie de la jungle encore imergée. Difficile de se frayer un chemin entre les arbres, surtout quand les tarentules ont investi les lieux.

A propos du programme de relacher des singes araignées, il n'y a malheureusement pour moi pas de groupe a suivre en ce moment. Toutefois, Raul Bello, le responsable de ce programme nous a expliqué en détails la marche a suivre et leur manière de travailler.

Etre dans la jungle est aussi l'occasion d'observer la faune et la boue a au noins l'avantage de révéler les traces de pas des animaux.