jeudi 19 juin 2014

Trinidad et Cochabamba



TRINIDAD ET COCHABAMBA : 





LA SANTISSIMA TRINIDAD


Plus communément appelé Trinidad, cette ville de 130 000 habitants est la capitale du département du Béni (département largement dominé par la jungle). Bourgade typique des zones de jungle, il fait chaud, très chaud. Les gens ne sont pas toujours très accueillant mais très sympathique lorsque la conversation est engagée. Tout le monde roule à moto (sans casque évidemment). Pas beaucoup d’attractions à Trinidad, pour preuve la coutume de faire des tours de la place principale à moto après 20h.
Il y a peu d’institutions basées ici, à noter qu’à part celles citées plus bas, il y a un centre dédié à l’ara canindé. Le responsable étant en Espagne, je n’ai pas réussi à entrer en contact avec eux.





GOBERNACION


Comme à Santa Cruz, nous avons commencé par visiter la gobernación pour voir quelles étaient les problématiques locales. Il s’avère que les produits dérivés d’animaux sauvages sont majoritaire en matière de trafic. Ici, on lutte contre le commerce illégal de peaux de caïman plus communément
mais aussi des peaux de félins ou de serpents. La consommation de viande dite de brousse est également à prendre en compte.

Bien qu’il soit commun d’avoir un perroquet, un singe ou un coati chez soi dans la région, il n’y aurait apparemment pas de trafic organisé. Vérité ou simple manque d’investigation ? La région serait pourtant propice à ce phénomène.
Concernant la sensibilisation, la gobernación à un programme établi sur lequel j’ai eu du mal à avoir des informations.

La gobernación m’a toutefois permis d’assister à une formation interne des inspecteurs chargés de contrôler le commerce légal de peaux de caïman. En effet, ce commerce a été encadré pour tenter de lutter contre le trafic. Le caïman et l’alpaga sont les deux seules espèces à disposer d’une réglementation propre. Une équipe scientifique a posé les bases de ce programme. Dans le cas du caïman, seul un pourcentage des individus dépassant 1m80 (vieux mâles) peut être prélevé. Il existe aussi toutefois des centres de reproduction à but lucratif. La formation consistait à expliquer de nouveau les règles, savoir lire et remplir les feuilles de contrôle. Il fut très intéressant de suivre la formation pour son contenu, mais aussi pour s’imprégner des réunions « à la bolivienne ».

Il m’a été offert de prendre un poste à la gobernación le temps de mettre en place notre projet, pour maitriser les problématiques locales lorsque notre centre verra le jour. A voir… Merci en tout cas à Alfonso Salas de la gobernación pour nous avoir ouvert les portes amicalement.


CHUCHINI


Chuchini est un refuge animalier, un musée archéologique et un éco lodge, le tout à la fois. Dans une région propice aux inondations, ils sont situés sur une butte artificielle datant de 5500 ans. Sujet connu récemment et très peu étudié, on dénombre une dizaine de milliers de buttes, reliées entre elles par des passages de terres surélevées. En creusant dans son morceau de terre, le propriétaire de Chuchini a trouvé une grande quantité d’objets archéologiques qu’il expose, tout en essayant d’attirer les chercheurs à se pencher sur cette civilisation méconnue qui remet en question l’histoire.


Le refuge animalier se limite aujourd’hui à 2 toucans, un singe écureuil et 2 pécaris, tous dans des cages ridicule. N’ayant plus les ressources pour s’occuper des autres, ils ont été relâché (avec des techniques disons… originales), ce qui rappelons-le est interdit dans le pays.




















En tout cas, Chuchini est entouré d’une jungle vierge et sauvage propice à l’observation de la faune. D’innombrables oiseaux et insectes ont élu domicile ici, on peut aussi entendre des singes hurleurs et des caïmans se jetant à l’eau. Sortir en canoë est un plaisir immense, même si celui-ci prend l’eau et que j’ai bien pensé y rester :) J’ai pu apercevoir des singes capucins en bordure du fleuve. 




A noter qu’avant de prendre le canoë pour la première fois j’ai aperçu une forme à 3m du bateau. Cette observation reste une énigme, la tête fait penser à une tortue quand la taille et le corps penche plutôt pour l’anaconda. Toujours est-il que j’ai retardé mon départ de quelques minutes :)  


INONDATIONS


C’est LE gros point négatif de la région. Il faut compter sur des inondations chaque année. Celles-ci sont en principe plus ou moins prévisibles, mais coupe les routes de la région et la rend inaccessible. Toutefois, la montées des eaux de cette année a été historique et a fait des ravages.
Lors des inondations, des animaux sauvages fuyant les eaux rentrent dans la ville pour le plus grand bonheur des habitants qui les mettent dans leur assiette. La gobernación essaye d’enrayer ce phénomène mais éprouve bien des difficultés…


 

COCHABAMBA


Cochabamba est une ville du centre de la Bolivie. La population tourne autour du million d’habitants. Cocha ou CBBA pour les intimes est réputé pour sa gastronomie.
Cette zone n’a jamais vraiment été parmi celle qui nous intéressait, mais pour éviter un trajet de bus de 20h j’ai décidé d’y faire escale. Bien m’en a pris car au final, je ne regrette pas.
Carla, une amie qui vit à Quillacollo (une demi-heure de Cochabamba) a été un super guide en plus de m’offrir un matelas dans le salon de la maison familiale.


GOBERNACION


La visite à la gobernación m’a clairement fait comprendre le problème ici : un cruel manque de moyen. Le trafic est pourtant bien présent mais faute d’espace pour accueillir les animaux, le travail de lutte contre les trafiquants est actuellement au point mort.
La préfecture a débuté cette année un programme de sensibilisation pour les plus jeunes, un programme pilote d’un an dans un petit nombre d’école. Le vrai programme à grande échelle sensé

être lancé par cette étude est en péril par….. faute de moyen évidemment.
Notre projet a intéressé les responsables de la gobernacion, qui se disent prêts à nous céder un terrain pour nous aider. C’est une bonne opportunité, beaucoup nous on dit la même chose et nous considérons désormais un accord de ce type plus que d’acheter une parcelle. Il ne faut toutefois pas oublier qu’en Bolivie comme ailleurs (voire plus) les paroles n’ont que peu de valeurs.
Pendant que nous étions sur place, un coup de fil a retentit pour faire part d’un nouveau phénomène inquiétant. Nouvelle trouvaille des revendeurs de perroquets : décolorer leurs plumes ! L’oiseau blondi est alors présenter comme une espèce rare, vendu trois fois le prix commun, qu’importe donc si la peau du pauvre perroquet est brulée par les produits chimiques sur tout le corps… Quelle horreur.

LAGUNA ALALAY


La laguna Alalay est un centre de dérivation, les animaux saisis par la gobernación y sont accueillis avant d’être transférés dans un refuge. Du moins en théorie car les refuges alentours sont pleins à craquer. On y trouve des singes capucins et des coatis, deux des espèces les plus trafiqués localement. Pour toute infrastructure : une petite dizaine de petites cages.

 
Les problèmes sont nombreux ici. Tout d’abord la localisation en bordure d’un lac, le vent froid qui en vient amène une température à la limite du supportable pour des animaux tropicaux. Le manque de moyens ensuite, les employés sont obligés d’arpenter le marché en quête de qui pourrait faire preuve de charité et offrir des fruits pour nourrir les pensionnaires !!!   Autre exemple, ils ont demandé à la gobernación de financer un filet pour attraper les animaux fugueurs mais ont reçu une fin de non-recevoir, faute d’argent (30€ peut être…). Pas d’infrastructure, pas de nourriture, pas de matériel, un endroit bien triste. De plus, il n’y a quasiment pas de porte de sortie pour ces singes et coatis, personne ne veut les recevoir et certains sont là depuis plus d’un an.
Ce centre est assez symbolique des problèmes du pays quand on parle du trafic d’animaux sauvages. Un dernier point, symbolique lui aussi. Un officiel a repris en main le dossier et décider de changer les choses. Sont désormais employés à la laguna alalay : une vétérinaire, un biologiste, un soigneur animalier et un assistant. Bonne idée en théorie, mais le faible nombre de cage fait qu’une personne seule pourrait s’occuper de tout le monde, et faire appel à la vétérinaire quand nécessaire (qui de plus n’a pas de médicament s à disposition…). Tout ce petit monde n’a donc pas grand-chose à faire de la journée, quatre salaires mais pas de nourriture, un certain manque d’esprit pratique.


PERROQUETLAND


Je ne me souviens plus du nom de cet endroit et très franchement il ne mérite pas qu’on s’y attarde.
C’est un lieu entièrement privé où l’on trouve plus de 400 oiseaux (perroquets majoritairement mais aussi faisans). Le propriétaire nous a gentiment ouvert ces portes pour nous parler de sa passion et de « conservation ». Ainsi, je ne m’étendrais guère sur le sujet.
Il s’agit en fait d’une collection privé où la « passion » l’emporte sur le reste. Plus le perroquet est menacé d’extinction plus une fierté déplacée se fait sentir. Sans parler de participation au trafic en achetant des animaux car « je ne pouvais pas les laisser comme ça ». A oublier…
Toutefois, les animaux sont bien traités et ont de belles couleurs, signe de bonne santé. Le lieu est aussi une porte de sortie pour les perroquets saisis par la gobernación faute de mieux.


FAUNAGUA

Faunagua est une grande fondation dont les thèmes de travail sont : l’eau et la faune aquatique.
Nous sommes allés à leur rencontre pour en savoir plus sur leur programme de conservation de la loutre géante et du dauphin d’eau douce, aussi pour présenter notre projet. Ce fut une visite très enrichissante, nous pourrons participer à une prochaine étude sur le terrain organisé par la fondation.
Ils se sont montrés très intéressés par notre projet et également proposés leur nom pour crédibiliser notre action. Le fait d’être soutenu par une fondation historique et reconnue serait un gros plus pour nous. Bien sûr, il ne s’agit là que d’une conversation informelle et nous n’avons pas abordé tous les détails mais c’est une opportunité supplémentaire à saisir le moment venu.

MUSEO DE HISTORIA NATURAL


Faute de temps, je n’ai pu me rendre sur place mais Carla y est allée pour Thémiselva. Le museo abrite un programme de conservation d’amphibiens en voie de disparition. Ces amphibiens se reproduisent pour être ensuite relachés. Toutefois, d’après leurs dires, le nombre de naissance reste faible et il y a un manque d’étude de terrain pour savoir où rendre la liberté à ces animaux. De plus, un champignon décime les populations d’amphibiens et étudier le phénomène devient la priorité. Un projet sérieux à suivre, j’espère pouvoir les rencontrer prochainement.

Un grand merci à Carla pour son aide et sa disponibilité. Elle m’a également fait découvrir le club de lutte gréco romaine et lutte libre de la ville. Je ne savais pas que ce sport était pratiqué en Bolivie. Après un échauffement avec le groupe qui m’a laissé proche de l’asphyxie, j’ai préféré regarder de loin la suite de l’entrainement :) Mais ça c’est un autre sujet…

Prochain article : Rurrenabaque et San Borja 

Grégory Legrand pour Thémiselva

samedi 7 juin 2014

Santa Cruz de la Sierra


C’est parti pour les visites !
Après avoir pris des renseignements et étudier des cartes, il est temps d’aller voir sur place les zones ciblées. Les buts de chaque étape est de comprendre les problématiques locales tout en étudiant le rôle de chaque institution.
Pour plus d’efficacité, il est bon de commencer par se rendre à la branche environnement de la gobernacion (ou préfecture), qui est le plus haut niveau départemental.
 Cela permet d’avoir une vision générale des enjeux tout en facilitant les contacts avec les institutions qui travaillent de près ou de loin pour la faune.
Ensuite, nous prenons contact avec ces dernières pour rencontrer physiquement un représentant afin de mieux connaitre les actions et ambitions de chacun tout en présentant notre projet.

1ère étape : DEPARTEMENT DE SANTA CRUZ

Santa Cruz de la Sierra est la ville la plus peuplée de Bolivie avec 1 600 000 habitants et le département est le plus grand du pays.
Malgré une très forte pression exercée sur la jungle dans ce département, il reste celui avec le plus de territoire protégé. D’une manière générale, Santa Cruz a plus de moyens et est en avance sur les autres départements quand on parle d’environnement. 

 


GOBERNACION :

J’avais rencontré Viviana Vaca Diez Kempff l’année dernière lors d’une réunion à La Paz. Cette dernière travaille à la gobernacion de Santa Cruz, c’est donc tout naturellement que j’ai pris contact avec elle. Elle a pu m’en dire plus sur la zone, la préfecture et ses actions. C’est également grâce à elle que nous avons pu rencontrer Raul Rojas, directeur de la Direction des Ressources Naturelles.
Il y a beaucoup de trafic dans la région. Une équipe de la gobernacion s’occupe de secourir les animaux des mains de trafiquants ou de propriétaires peu scrupuleux. Ils sont ensuite dirigés vers un centre de dérivation, qui évaluera leur état de santé et les soignera jusqu’à qu’ils puissent être transféré vers un refuge.
Ce modèle trouve sa limite par le manque d’espace des refuges et le manque de moyens des centres de dérivation. Devant le nombre de plus en plus grand d’animaux nécessitant de l’aide, les relâchers illégaux sont fréquents.

La préfecture est la première à avoir mis en place un numéro gratuit pour dénoncer des cas de trafic animal. Son programme de sensibilisation est bien développé. Citons notamment le festival annuel sur le thème de la biodiversité où des écoles viennent présenter leurs travaux dans des domaines comme le chant, le théâtre et bien d’autres.


Merci à Viviana pour son aide et sa bonne humeur (Même perdus sur un chemin de terre digne d’un grand huit ou quand l’eau atteignait le capot de sa voiture).        


PARCS ANIMALIERS :

 Il est important de visiter les parcs animaliers des environs, voir  leur façon de travailler mais aussi savoir ce qui est proposé au public.

Trois parcs permettent de voir des animaux sauvages dans la ville :

Le zoo de Santa Cruz souffle le chaud et le froid, la grande volière et le serpentarium ont du mal à compenser les cages minimalistes des félins et de certains oiseaux. On peut également apercevoir quatre kinkajous, animaux nocturnes, dans une cage pas plus grande qu’un monospace. Il y a peu voire pas de sensibilisation ici. Malgré tout, le prix d’entrée très bas en fait un lieu populaire et très fréquenté.
Pour l’anecdote, il y a des paresseux en liberté dans le zoo, nous en avons vu un faire une chute de 5 mètres pour atterrir sur des marches en bétons. Plus de peur que de mal à priori, l’animal grimpant un arbre après avoir été déplacé par un soigneur.

 
 



Avec le Biocentro Guembé on change de catégorie. Il s’agit plus un complexe touristique de luxe qu’un parc animalier. Mais à côté des 3 piscines et du musée on trouve la plus incroyable volière qu’il m’ait été donné de voir (2500m carré et 30m de hauteur). Leur serre à papillons vaut également le détour, le travail très sérieux qu’ils effectuent avec les papillons est très intéressant et a fait naître l’idée d’une section dédiée à ces insectes dans notre futur centre.
Adriana, la vétérinaire qui nous aide dans notre projet a travaillé au Guembé, ce qui nous a ouvert plus facilement les portes et nous a aussi évité de payer le prix d’entrée élevé :)

 





Ivaga Guazu offre des visites guidées éducatives de leur parc. On peut y voir des singes et des oiseaux, certains en semi-liberté mais ce centre est plus spécialisé dans les plantes. Malgré des conditions limites pour certains animaux, l’initiative éducative est efficace et importante. C’est suffisamment rare pour être souligné. 





CONTACTS :

En tant que plus grande ville, Santa Cruz se partage les bureaux d’ONGs et associations avec la ville de La Paz. Nous avons donc pu nouer contact avec diverses institutions.

 
La fondation Noël Kempff Mercado, œuvre à la conservation de la biodiversité et plus particulièrement à celle de l’ara canindé. Thémiselva se félicite ‘d’avoir mis en contact cette fondation avec un projet Costa Ricien spécialiste des aras.
Les axes de travail de la fondation Simon Patino sont la promotion culturelle et l’éducation, notamment concernant la biodiversité.
 
Alfonso Llobet de la WWF nous a fait l’honneur de partager son expérience. Ce spécialiste des caïmans privilégie toujours les solutions pratiques. Cette conversation sur un ton plutôt informel fut extrêmement  enrichissante.
Fauna bolivia est un projet qui, tout comme Ser Fauna, récupère les animaux victimes du trafic et les soigne avant de les transférer vers les meilleures conditions d’un refuge. Ce sont les centres de dérivation. 

      

CONFERENCE :


Thémiselva a eu l’heureuse surprise d’être invité par la Gobernacion à une conférence sur le trafic animal. Parmi les invités, toutes les institutions travaillant avec les animaux mais aussi la Police Nationale, La poste, l’université et d’autres organisations ayant un rôle à jouer pour lutter contre le trafic.

La DGB, organisatrice de l’évènement, a effectué des présentations sur les lois en vigueur et sur l’organisation du trafic. Nous y avons entre autre appris quelles espèces étaient le plus trafiquées et les méthodes des trafiquants.

Travaillant dans des refuges animaliers, j’avais une bonne idée sur le sujet mais je ne savais pas à quel point les plantes et les insectes pouvaient être touchés, notamment pour satisfaire la demande de collectionneurs européens. 




Certains animaux comme les tatous souffrent des coutumes locales. Pour le carnaval, la tradition est de danser avec une matraque portant à son extrémité un pauvre tatou disséqué. D’autres, vivants ceux-ci,  sont vêtus suivant le folklore local et brandit lors de danses. Pour un animal dont la carapace sert à fabriquer des instruments de musique, le tribut est lourd à porter…
Un autre fait marquant, le prix d’un perroquet en « première main » : entre 20 et 50 centimes d’Euros. A savoir que plusieurs espèces valent des milliers d’Euros sur notre continent. Sacré plus-value pour les trafiquants…   



 




 

 CONCLUSION :


Santa Cruz est un département qui se bouge sur le thème de la conservation de l’environnement.
Même si nous savions Santa Cruz en avance, nous avons été agréablement surpris. Un effort particulier est fait sur la sensibilisation et sur la lutte contre le trafic.
On trouve aussi dans la ville beaucoup d’institutions travaillant à la conservation animale, qui pourrait nous appuyer dans notre projet. D’une manière générale, j’ai ressenti une vraie volonté d’avancer chez la grande majorité de mes interlocuteurs.

Dans les points négatifs, la vie plus chère ici que dans les autres régions de Bolivie et il faut s’éloigner significativement de la ville pour trouver une véritable jungle, laquelle est sous pression à cause de l’industrie du bois qui ne fait que progresser. De plus, la région à la frontière Brésilienne est réputé dangereuse.

 

 


PROCHAIN ARTICLE : TRINIDAD ET COCHABAMBA!!


Grégory Legrand pour THEMISELVA